Exposition

Quand la forme parle

« À travers la forme, que nous disent les architectes contemporain·es japonais·es de l’environnement et de la communauté ?» 

Du 16 octobre 2020 au 19 septembre 2021, le Frac Centre-Val de Loire accueille l’exposition Quand la forme parle. Nouveaux courants architecturaux au Japon (1995-2020), en collaboration avec The Architectural Design Association of Nippon (ADAN) et produite par l’architecte Shuhei Endo.

L’exposition Quand la forme parle ne se focalise pas sur Tokyo, comme cela est habituellement le cas. Réunissant de nombreux·ses architectes actif·ves dans tout l’archipel, elle présente de manière inédite la réalité de l’architecture du Japon d’aujourd’hui et écrit une nouvelle page de l’histoire des échanges architecturaux entre la France et le Japon.

Shuhei Endo, producteur de l’exposition, architecte, professeur à l’Université de Kobe

L’accueil de cette exposition est dans la filiation des nouvelles orientations du Frac Centre-Val de Loire, une lecture de l’architecture à l’heure de la « Peau fragile du monde » pour le dire avec Jean-Luc Nancy. L’exposition donne à voir une architecture qui pense la proximité devenue, après le séisme de Kobe en 1995 et celui de l’est du Japon en 2011, l’unique manière de penser une architecture attentive au monde. Comment l’architecture peut-elle faire attention, prêter attention ou encore porter à l’attention ? C’est en cela que la parole s’invite dans le titre de l’exposition et dans son parcours.

Abdelkader Damani, directeur du Frac Centre-Val de Loire

L’exposition porte une attention particulière aux architectes ayant commencé leur carrière après l’éclatement de la bulle spéculative au Japon (à partir de 1995), ainsi qu’à de jeunes talents émergents. Elle tente de définir l’expression d’une forme architecturale contemporaine japonaise couvrant l’ensemble de l’archipel, en présentant 35 agences d’architecture (avec 13 femmes architectes) dont les 64 projets aux formes originales et créatives s’intègrent harmonieusement dans des environnements variés tout en étant en phase avec les communautés locales.

Sans abandonner l’intérêt pour la forme les architectes né·es après 1960 concentrent leurs efforts sur une expression sensible à l’environnement et à la conception d’une architecture pour la communauté et dans un nouveau rapport public privé.

Il s’agit, notamment, de répondre à la richesse de la nature locale, aux contraintes particulières du climat, ou encore à l’environnement complexe des métropoles et de leurs quartiers résidentiels. Cette lecture approfondie du contexte influence les formes qui entament un véritable dialogue avec l’environnement et dans une interaction avec l’architecture.

Le concept de communauté occupe une place importante dans le contexte actuel de l’architecture japonaise. Les architectes modernes considéraient déjà que le rôle dévolu à la forme était « d’éclairer » les citoyen·nes. Certain·es architectes japonais·es d’après-guerre voyaient dans le modernisme une expression de la démocratie. Avec le passage au 21e siècle, l’organisation d’ateliers participatifs réunissant habitant·es et utilisateur·rices entraîne une augmentation des projets d’architecture publique de grande qualité. Après le grand séisme de l’Est du Japon en 2011, les regards se sont tournés vers ces villes de province qui avaient été ravagées. L’architecture post-catastrophe prend conscience de cette dimension communautaire qui appelle une complexité plus forte. Plus que la recherche d’une beauté des espaces, il s’agit de créer des lieux de vie dans lesquels les gens puissent se rassembler et passer un moment agréable.

Si dans la période d’après-guerre, la maison individuelle connaît un développement particulier et que dans la seconde moitié des années 1970, des habitations introverties, fermées à l’espace urbain apparaissent, on assiste depuis, à une tendance progressive d’ouverture du logement vers la ville : maison associée à un restaurant collectif, un dojo ou un magasin, logement partagé… Les architectes se chargent de mettre en forme de manière originale ces programmes fonctionnels complexes. D’autre part, des espaces publics d’un type nouveau font leur apparition, accompagnant une transformation sociétale, libérée des modèles traditionnels, comme par exemple un complexe favorisant les rapports intergénérationnels ou un jardin d’enfant en lien avec la communauté locale.

Taro Igarashi, commissaire de l’exposition, historien de l’architecture, professeur à l’Université du Tohoku

Exposition sous le haut patronage de l’Ambassade du Japon en France. Organisation : Architectural Design Association of Nippon (ADAN) ; Shuhei Endo, architecte, professeur à l’Université de Kobe. Avec le soutien de : International House of Japan, Fondation Franco-Japonaise Sasakawa. En partenariat avec : École Spéciale d’Architecture (ESA) ; Société Française des Architectes (SFA) ; Maison de la culture du Japon à Paris.

Artistes et architectes exposés :

Alphaville Architects, ARITSUKA Manabu, ASHIZAWA Ryuichi, CHIBA Manabu, Coelacanth K&H Architects, ENDO Katsuhiko, ENDO Shuhei, HATA Tomohiro, HIRATA Akihisa, ICADA, INUI Kumiko, IWASE Ryoko, KOSHIMA Yusuke, Kubo Tsushima Architects, MAEDA Keisuke, MAEDA Shigeki, MIKAN, MIYA Akiko, MIYAMOTO Katsuhiro,  MOMOEDA Yu, NAGAYAMA Yuko, NAKAMURA Hiroshi, NISHIZAWA Ryue, o+h, ofa, SAITO Ryutaro, SHIMADA Yo, studio velocity, SUGAWARA Daisuke, TANE Tsuyoshi, Tezuka Architects, UNO Susumu, YAMASHITA Yasuhiro, YONEZAWA Takashi, YOSHIMURA Maki


L’exposition en vidéo


Vues de l’exposition

Vue de l’exposition « Quand la forme parle», 2020. Frac Centre-Val de Loire. Photo : Martin Argyroglo