Homo faber : un récit
Monographie consacrée à Günter Günschel
Commissariat : Cornelia Escher
Le terme homo faber désigne l’être humain capable de s’approprier et de s’adapter au monde naturel à l’aide d’outils et de dispositifs techniques de sa création. En 1957, l’architecte suisse et écrivain Max Frisch décrit cette catégorie dans son œuvre Homo Faber: un rapport. Le roman se concentre sur la vision du monde attachée à l’homme moderne en tant qu’ingénieur capable de maîtriser la nature – et les déformations décisives que cette position entraîne.
Centré sur les conflits entre la nature, la technologie et la condition humaine, le roman de Max frisch reflète certains des thèmes essentiels de la pratique expérimentale de Günter Günschel. Ce dernier a été l’un des plus remarquables protagonistes de l’architecture expérimentale en Allemagne.
La présentation de son travail dans le cadre de la Biennale est la première exposition posthume de son œuvre au sein d’un espace muséal. Sa pratique interroge la « solitude » spécifique liée à l’architecte dans son rôle d’homo faber et la place de l’humain au sein d’une architecture développée à un âge technologique. De plus, il examine l’architecture comme une pratique qui, à la fois recrée et détruit l’image de la nature. Ce faisant, Günter Günschel aborde des questions qui méritent d’être reconsidérées à la lumière du débat actuel sur le rôle de l’humain et du posthumain au sein de l’anthropocène.
Cornelia Escher
Cornelia Escher
Maîtresse de conférence, Cornelia Escher enseigne l’histoire et la théorie de l’architecture à la Kunstakademie de Düsseldorf. Ses recherches et publications portent sur la relation entre la théorie, la pratique et l’environnement matériel, les réseaux transnationaux et l’interrelation de l’architecture avec l’art et la science. Diplômée de la Freie Universität de Berlin, elle a travaillé en tant que chercheuse à l’École polytechnique fédérale de Zurich et à l’université de Constance. Elle a été membre de l’équipe éditoriale de la revue ARCH+. Elle a également fait partie des équipes curatoriales de plusieurs expositions telles que Negotiating Ungers: The Aesthetics of Sustainability (CIVA Bruxelles, 2019), Atelier Bow-Wow (ETH Zurich, 2013) et Megastructure Reloaded (Former State Mint, Berlin, 2008). Son livre Zukunft entwerfen. Architektonische Konzepte des GEAM 1958-1963 a été publié en 2017.
Monographie
Günter Günschel, Allemagne
Avec
Bertrand Cavalier, France