En 1971, Chanéac participe avec Claude et Pascal Häusermann au concours international pour la construction du Centre Beaubourg, rebaptisé depuis Centre Georges Pompidou. Le projet de Chanéac est diamétralement opposé à celui des lauréats Renzo Piano et Richard Rogers, inauguré en 1977. Parallélépipède rectangle en métal et verre, fait de lignes droites, le centre de Piano et Rogers n’occupe que la moitié du site. Le projet de Chanéac déploie au contraire sur l’ensemble de l’esplanade, autour d’un plan d’eau, de grands volumes courbes de tailles variées, opaques ou transparents, et imbriqués les uns dans les autres. Chanéac imagine une structure organique complexe à partir d’un arc jaillissant et d’un arc enveloppant. L’architecte défend une architecture « sculpture et paysage », « palpitante, riche et complexe en opposition radicale avec une philosophie architecturale qui veut créer des volumes très neutres pour s’effacer devant les œuvres qu’elle abrite ». Œuvre en tant que telle, elle peut selon Chanéac « déclencher des expérimentations audio-visuelles » et générer des utilisations multiples et inattendues.