Ana María Arévalo Gosen

Partagée entre son Venezuela natal et l’Europe, Ana María Arévalo Gosen étudie la photographie à l’ETPA, à Toulouse, à partir de 2011, après des études en sciences politiques. C’est à la fin d’un stage avec Jacob Aue Sobol, à Hambourg, qu’elle confirme sa volonté de questionner la société avec une approche documentaire.

Días Eternos, 2017-2022

Le projet Días Eternos d’Ana María Arévalo Gosen est né en 2017 au Venezuela, pays d’origine de la photographe. Elle a depuis étendu son travail de documentation sur les prisons pour femmes à deux autres pays, le Salvador et le Guatemala, dont sont présentés ici une sélection de clichés. L’artiste, engagée pour la défense des droits des femmes, photographie avec lumière et tendresse le quotidien précaire des détenues. Les œuvres montrent la relation des corps en manque d’espace au périmètre des murs qui deviennent le journal intime de leur vulnérabilité. S’accommodant de cette architecture patriarcale de privation, les femmes font de leur corps un lieu de résistance et de rébellion contre l’indigence : elles se maquillent, s’épilent, autant de gestes de leur inaliénation. À l’inverse, leurs tatouages sont d’anciens signes d’appartenance à des gangs, des prisons sociales dont elles sont paradoxalement libérées.

Días Eternos, 2017-2022 Dimensions variables Courtesy de l’artiste