La théorie de la fonction oblique développée dès 1963 par Architecture Principe établit un nouveau rapport au sol fondé sur l’instabilité et le déséquilibre. L’oblique génère une nouvelle importance au sol : le plan incliné permet de déployer la surface utile. À la fois sol et cloisonnement, l’espace habitable s’y fait alors support du déplacement libre de l’individu doté d’une « charge potentielle » propre, lui permettant d’être en état de réceptivité, de participation et d’adhésion à une dynamique architecturale. Plusieurs schémas montrent l’oblique, débarrassée de tout obstacle, supportant un corps qui adhère de tout son poids à une surface « orientée ». Les Vagues (1965-1966) sont la première série à illustrer ce principe développé à l’échelle urbaine, immenses collines artificielles que l’on doit « gravir » ou « vaincre » dans un cheminement en porte-à-faux. Les dessins qu’en réalise Claude Parent évoquent des soulèvements tectoniques, dont l’irruption semble briser la monotonie horizontale. Dans ces paysages accidentés, continuité et rupture se réconcilient grâce à l’association de l’oblique et de la « faille », vide ménagé entre les masses des volumes, leur inoculant mouvement et dynamisme : « Ainsi, de faille en faille, de vide en vide, lévitent les hommes » écrira Parent.